Recherche sur les transitions écologiques

En 2015, la communauté internationale a adopté l’agenda d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Accord de Paris sur le climat et l’Agenda 2030 sur les Objectifs de développement durable (ODD). Ces accords structurent une nouvelle façon de penser le développement, associant économie, environnement et société. Ce saut conceptuel appelle à repenser l’intégration des limites planétaires dans les trajectoires de développement et le rôle des acteurs financiers.
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AFD : recherche sur la transition écologique
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territoires ont fait l’objet d’un diagnostic de soutenabilité environnementale forte via l’Esgap
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pays développent des modèles Gemmes pour documenter leurs trajectoires de long terme
200
milliards de dollars, c’est le montant minimum à mobiliser selon le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (2022)
  • Comprendre les trajectoires de développement

    Nous soutenons des recherches visant à développer des outils permettant aux décideurs et aux citoyens de savoir si la trajectoire de développement d’un pays est ou non soutenable. 

    Malgré cinquante ans de travaux scientifiques et plusieurs sommets de la Terre, il reste difficile d'évaluer de manière simple et fiable l'état de l’environnement. Cela rend d’autant plus difficile l’analyse des trajectoires de développement dans un contexte d’effondrement de la biodiversité, marqué par des changements climatiques alarmants. La plupart des outils d’analyse existants ont une définition incomplète de la soutenabilité environnementale, manquent d'indicateurs ou de données pertinentes ou encore ne se fondent pas sur des objectifs appropriés.

    Afin de garantir que le développement durable tient ses promesses, nous proposons d’adopter une approche forte de la soutenabilité des trajectoires de développement. Cette approche repose sur des principes directeurs parmi lesquels la non-substituabilité a priori entre le capital naturel, le capital social et le capital économique. Cela implique de mettre en évidence les interactions entre la nature en général (climat, biodiversité et ressources naturelles) et les dimensions sociales et économiques du développement.


    A lire : Appréhender les trajectoires de développement à l'aune de soutenabilité forte


    Nous soutenons des recherches qui visent à développer des outils appropriés pour analyser ces interactions. Nos travaux contribuent à l’élaboration de scénarios, qui prennent en compte aussi bien les dimensions sociales et économiques que les vulnérabilités et les risques liés au changement climatique ou la dégradation de la nature : 

    • Nous développons un indicateur de soutenabilité environnementale (Esgap) qui estime l’écart de « soutenabilité environnementale », c’est-à-dire l'écart entre l’état actuel et les standards biophysiques de bon état environnemental. Il met en lumière le chemin à parcourir et pourra servir de guide aux politiques publiques pour construire des trajectoires nationales de développement durable.
    • Nous soutenons des travaux de recherche pour mieux anticiper les impacts physiques du changement climatique ainsi que les conséquences des pressions exercées sur les ressources naturelles par les activités humaines. 
    • Nous développons également des méthodes pour évaluer comment la stabilité socio-économique et la stabilité du système financier d’un pays peuvent être affectées par la dégradation des services écosystémiques (risque physique), mais aussi par les politiques, les réglementations ou les changements dans les pratiques de consommation visant à réduire les pressions sur la nature (risque de transition). Cette recherche est également utilisée pour aider les institutions financières à analyser ce type de risque dans leurs portefeuilles de dette souveraine et non souveraine.

    D’autres travaux abordent l’opérationnalisation des transitions et changements transformateurs appelés par l’IPBES, avec l’analyse des liens ou des tensions qui peuvent exister entre différents impératifs (préservation de la biodiversité, réduction des émissions carbone, etc.). Ces travaux étudient notamment les vulnérabilités environnementales et climatiques, les dommages climatiques, ainsi que l’intégration (mainstreaming) de la biodiversité dans certains secteurs économiques. C’est notamment l’objet du programme de recherche ECOPRONAT, qui vise à favoriser, sur la base des enseignements de la recherche, le développement d’une économie pro-nature.

  • Modéliser les impacts macroéconomiques et financiers de la transition écologique

    Les trajectoires de développement durable sont au cœur de nombreux débats politiques : contributions nationales des États à l’Accord de Paris et trajectoires Net Zéro, objectifs de transition juste, convergence de trajectoires climat-biodiversité, etc. Ces trajectoires combinent pour la plupart des aspects climatiques, écologiques, sociaux, technologiques, économiques, financiers et politiques. Nous proposons de les analyser au prisme d’un principe de soutenabilité forte que l’on peut résumer par la question : comment respecter les maximums écologiques tout en garantissant des minimums sociaux et en assurant une stabilité macroéconomique

    Dans cette optique, les exercices de modélisation Gemmes et Esteem combinent la construction de modèles macroéconomiques empiriques intégrés aux dynamiques biophysiques et sociales fondamentales à l’analyse des conditions de soutenabilité des processus de transition. Les scénarios qui en découlent nourrissent ainsi le dialogue de politiques publiques sur l’élaboration de trajectoires de développement durable.
     


    Nos exercices de modélisation se distinguent de la plupart des projets de modélisation par la combinaison rare de trois caractéristiques, qui en font un projet unique

    • Construction d’un cadre comptable rigoureux, appelé « stock-flux cohérent » : fondé sur la comptabilité nationale et les bilans financiers, il met en évidence les interactions entre économie réelle et finance, incluant l’émergence d’instabilités, y compris financières.
    • Approche institutionnaliste : l’économie est considérée comme mue par des institutions qui varient selon l’époque et la géographie. Ces différents agencements institutionnels orientent les comportements des agents économiques et déterminent les modes de résolution des tensions entre acteurs.
    • Multidisciplinarité : des exercices systématiques de couplage entre disciplines sont réalisés, par exemple entre les trajectoires économiques et les dynamiques climatologiques, hydriques ou agricoles.

     

  • Mobiliser la finance durable

    L’agenda d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat et l’Agenda 2030 sur les Objectifs de développement durable (ODD) questionnent particulièrement le secteur financier, public comme privé. Il est en effet attendu qu’il soit partie prenante du changement : l’Accord de Paris souligne la nécessité de « rendre les flux financiers compatibles avec un profil d'évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques » (article 2.1c). Or, l’intégration de l’environnement dans les décisions d’investissement, qui est devenue la forme prédominante de la finance durable, avance dans la bonne direction, mais à un rythme qui n’est pas assez rapide. 

    Plus largement, au-delà du climat, cette réalité justifie un approfondissement de la réflexion et de la recherche pour comprendre comment le financement des ODD peut unifier la réflexion sur le développement, pour donner au choix politique un éclairage raisonné. Les approches d’investissements fondées uniquement sur la rentabilité financière ne peuvent plus fonctionner. 

    En lien avec des centres de recherche, universités et partenaires internationaux, nous concentrons nos projets de recherche sur le rôle des acteurs financiers de la transition, et sur la façon dont leur vision stratégique, leurs produits financiers et leurs outils d’analyse doivent s’adapter à ce paysage en évolution. 

    Les banques publiques de développement, qui sont à l’interface du public et du privé, constituent un premier pilier de notre réflexion. Le deuxième pilier est centré sur la question de la responsabilité de la finance privée, à travers l’évolution de la mesure de ses impacts sur la nature et la biodiversité (TNFD), et de l’effet de levier de l’aide publique au développement dans l’orientation des flux (blended finance) ou dans l’élaboration de nouveaux référentiels permettant de quantifier les financements favorables aux ODD. 

Ressources

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Cette carte est illustrative et ne recense pas l’intégralité des projets financés par l’AFD. Découvrez aussi nos projets sur le portail opendata.afd.fr
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